Le trio de dub psychédélique persan Dastgâmachine est composé de Mahmood Schricker (setar électrique), Caleb Klager (électronique) et Jason Rule (platines). Ensemble, ils interprètent une forme unique de psychédélisme, intégrant les sonorités et les techniques de production du dub, de la techno et de la musique concrète au système Dastgâ d'arrangement de musique savante classique persane. Membre de la scène électronique underground mondiale et dynamique de la ville, Dastgâmachine a peaufiné sa musique grâce à sa résidence mensuelle « Infinite Jest » au Tapestry de Kensington Market. Leur premier EP éponyme est sorti en février 2025 sur le label de Mahmood,Laboratoire de musique Link.
Dastgâmachine assurera la première partie du quintet de théâtre grindcore Musée des gorilles Sleepytime le 14 mai à la salle paroissiale Sainte-Anne. En prévision du spectacle, Dastgâmachine a soigneusement sélectionné une playlist d'inspirations, de morceaux de ses pairs et de ses propres morceaux. Explorez un éventail musical varié, de l'improvisation tar à la dub techno en passant par le folk bangladais !
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LES SÉLECTIONS DE MOUDY
Dastgamachine – Shahnaz[2025]
Ce morceau est basé sur des improvisations du maître du tar Jalil Shahnaz. L'enchaînement des mélodies de setar est identique à la version originale jouée par Shahnaz, mais avec la machine du trio Dastgamachine.
Khidja – Aura[2018]
Khidja a toujours été une source d'inspiration pour Moudy en matière de musique électronique. Il a découvert ce morceau sur un concert de Lena Willikens et l'a ensuite repris pour la bande originale de Radio Dreams, sur le morceau « Radio Dreams Ending ».
Mahmoud Schricker – Appelez ça l'amour[2018]
Ce morceau s'inspire de trois chansons différentes. Le beat est inspiré de « Sometimes » (Dr Hirsch) de Yello, d'un sample de la voix de Shah Ebrahimi (chanteur soufi kurde) et de la mélodie de « Paria » (icône de la pop iranienne Shahram Shabpareh).
Rythme et son – Quelle misère[1997]
C'est l'inspiration derrière le rythme du morceau Zolfonoon de Mahmood.
Cette chaleur – Meubles Twilight[1979]
Un groupe dont votre groupe préféré s'est probablement inspiré, avec plus ou moins de franchise. Leur premier album est une tempête de drones et de gémissements (Testcard), de névroses à double temps (Horizontal Hold), de terreur opératique (Not Waving), de dérapages rythmiques explosifs (Rainforest) et de proto-jungle bridée (24 Track Loop). Twilight Furniture est suffisamment percussif pour être dansant tout en vous donnant l'impression d'être au bord du bad trip. On comprend aisément pourquoi cet album est si souvent en tournée ces derniers temps.
LES SÉLECTIONS DE CALEB
Modèle 500 – Starlight[1995]
L'un de mes morceaux préférés de son créateur, Juan Atkins. J'ai eu la chance de le voir pour la première fois en concert à Détroit au printemps dernier et je ne l'oublierai jamais. Ce morceau me rappelle beaucoup de dub techno de la même époque, avec ses accords stabs et fades, mais aussi toujours aussi entraînant avec sa ligne de basse swinguée et ses charlestons. Un classique.
Chaîne de base – Quadrant Dub I[1994]
Basic Channel a été ma première introduction à la Dub Techno et a également marqué le début de ma plongée dans le dub en général. J'aime aussi les morceaux plus longs, et celui-ci évolue à un rythme parfait.
Robert Hood – Accueil[1994]
J'écoute Internal Empire de Robert Hood à la maison au moins une fois par semaine. Cet album est l'un de mes préférés, je m'inspire beaucoup de son approche minimaliste. C'est toujours un bon rappel que la simplicité est essentielle, et j'essaie constamment de me le rappeler.
Heiko Laux – Fiction Sense Pt. 1 2[2000]
J'ai entendu ce morceau pour la première fois lors d'une de mes tournées YouTube pour des sets de DJ, cette fois-ci interprété par Etapp Kyle en 2018. J'ai toujours adoré le motif de grosse caisse déséquilibré de celui-ci, tellement entraînant. Attendez aussi la ligne de clavier !
Jan Jelinek – Le rock à l'ère de la vidéo[2001]
Ce qui me frappe ici, c'est la grosse caisse douce et implacable qui contraste avec cette amibe sonore amorphe et granuleuse. Ce morceau me rappelle toujours d'essayer des choses étranges, puis d'y ajouter une grosse caisse et de voir ce qui se passe.
LES SÉLECTIONS DE JASON
Dariush Dolat-Shahi — Zahâb[1983]
Un véritable déformateur cérébral du compositeur téhérani, réalisé dans les profondeurs du célèbre Columbia-Princeton Electronic Music Center – et présenté en première au Carnegie Hall, avec du setar et du tar traités et superposés sur une ambiance liquide et des arpèges de synthé gazouillants.
Lloyd Miller – Gol-e-Gandom[1968]
L'un des premiers exemples de fusion de musique traditionnelle persane et d'instrumentation jazz, enregistré dans l'Utah par le regretté multilinguiste, anthropologue et animateur de télévision iranien dans les années 70. Les exemplaires originaux se vendent plus de 1 000 $ sur Discogs.
Raf Reza — Dubfoot[2018]
Cascades de bips et de propulsions dérivantes de notre cher ami et compatriote cosmonaute Raf Reza, pour le label glasgowois 12th Isle, spécialisé dans la création d'univers. Son album Ekbar (pour le label local Telephone Explosion) est une incroyable synthèse de traditions folkloriques bangladaises et de mutations de basse intensité, un véritable casse-tête. (Il nous proposera bientôt un remix !)
Safran Bloom – Rappel du rideau[2025]
Notre ami Sepehr a enfilé un nouveau chapeau qui canalise une palette sonore très spécifique, redevable au trip-hop et à l'illbient, à laquelle beaucoup d'entre nous nés/élevés à la fin des années 80/début des années 90 ont été exposés souvent sans le savoir à cet âge formateur, dans la veine de Delerium, Scorn et des compilations qui coûtent 50-60 $ que l'on trouve vendues dans les magasins de meubles design.
Slowpitchsound – Espacement plus profond[2011]
Cheldon Patterson est un pilier local du turntablism et de la musique concrète, avec des œuvres allant des promenades audio aux installations, en passant par les bandes sonores et des pièces fortement inspirées de notre environnement immédiat. C'est l'une des premières œuvres que j'ai entendues en utilisant une platine comme instrument, et pas seulement comme lecteur. Celle-ci, je l'ai entendue pour la première fois lorsque je vivais à Leeds, à l'université, sur un campus brutaliste d'après-guerre, dans une puissance industrielle délabrée qui se régénérait en capitale créative au début de la vague d'austérité de 2011-2012. Vous avez sans doute vu le campus sur les œuvres du légendaire Chaîne 10 Série de compilations qui a bouleversé bien des cerveaux (et m'a fait découvrir de nombreux artistes incontournables). De nombreux cours ont été dispensés dans le bâtiment de philosophie, dans le cadre d'un cours de Logic 201 impénétrable, avec un examen de 3 heures, 100 % invisible, comme critère décisif. Une sonorité adaptée à tout cela.
MIX BONUS
Mahmood Schricker – Days Of Steam
L'année dernière, Moudy a eu la gentillesse de réaliser une magnifique mixtape pour ma série de podcasts Days Of Steam. J'invite des artistes qui ne sont pas DJ, ou des DJ qui souhaitent présenter quelque chose qui ne ressemble pas à ce qu'ils sont habituellement vus ou programmés. Aborder une mixtape autrement que par le biais d'un DJ classique a toujours donné des résultats très intéressants pour moi : le travail de Moudy avec les bandes originales et la musique classique moderne confère à celle-ci une utilisation et un flux mélodique différents de ceux auxquels je suis habitué, en associant certaines de ses œuvres à du jazz spirituel et à des musiques classiques de Belgique, d'Allemagne, d'Égypte, d'Éthiopie, d'Iran, de l'espace et de Greenwich Village.
Caleb Klager + Vanese Smith – Arc + Texture (en concert à MUTEK)
Caleb m'a toujours époustouflé par sa véracité en techno et sa tessiture à la basse. Ces derniers mois, il a joué avec plusieurs duos et trios différents, chacun possédant son propre sens de l'espace et de la trame. Cette performance live à MUTEK avec la légende torontoise Vanese Smith(Modelic Arts/Pursuit Grooves) a été présenté en première mondiale, par une chaude journée d'août, dans un espace bétonné, entouré de nouveaux immeubles, de postmodernisme du début des années 80, d'une foule de technotouristes et de nouveaux étudiants de McGill. Bien sûr, ma caméra étant tombée en panne, je n'ai jamais pu filmer, mais en y repensant, on comprend pourquoi on dirait qu'ils jouent ensemble depuis des années.
Jason Rule – Jouer hors du temps
En plus de mon émission mensuelle N10.AS à Montréal (maintenant enregistrée dans ma chambre sur deux platines et une table de mixage bancale, comme le bon Dieu l'a voulu), j'anime une émission le vendredi après-midi deux fois par mois (de 16h à 18h) pour l'incontournable new-yorkais Radio East Village– du nom du slogan et de la philosophie du label torontois Séance Centre – que j'essaie d'utiliser davantage comme une émission « traditionnelle » avec des invités et des interviews, plus dans le style de Beats In Space où je prends le micro et je parle, mais pas autant que je le devrais probablement quand je suis seul. Parmi les invités, on compte Amélia Holt (Piège à miel), Chambellan Zhang (COSMISME), Loomer (Hi-Note), et Tony Price (Exposition maximale) – La moitié du temps, je baisse le volume des micros pour capter le bruit de la rue et la vie omniprésente. En général, au moins deux ou trois passants s'arrêtent pour prendre des photos ou demander de quoi il s'agit et comment ils peuvent s'impliquer. Je suis impliqué dans la radio indépendante depuis 15 ans maintenant, et c'est le plus grand intérêt que j'ai constaté pour cette radio, pour la radiodiffusion et pour les alternatives au grand public depuis cette période.