Fournisseurs de : Un son complexe et unique obtenu grâce à des échantillons et des couches instrumentales en clin d'œil aux arrangements pop des années 60.
Fichier à côté de : Fly Pan Am, The Redneck Manifesto, le studio d'enregistrement Hotel2Tango
Jouant: Camp Wavelength, dimanche 30 août à Artscape Gibraltar Point
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Après presque trois ans à perfectionner leur son sur la scène musicale montréalaise,Avec le soleil sortant de sa bouche ont fait irruption dans le monde de la musique enregistrée avec leur premier album,De la poussière de sucre !, sorti sur Constellation Records en 2014. Le travail collectif de Sébastien Fournier (Panopticon Eyelids) et Jean-Sébastien Truchy (Fly Pan Am), ainsi que d'Éric Gingras et Samuel Bobony (qui a récemment remplacé Nasir Hasan à la batterie),Avec le soleil se veut une tentative tactique de refonte moderne des arrangements compositionnels des années 60 et 70. « Fantastique » en ourdou (une contribution de Nasir, né au Pakistan),De la poussière de sucre ! À la hauteur de ce sentiment. Avec ses arrangements mélodiques énergiques et ses instruments en boucle, ainsi qu'une utilisation judicieuse des samples et des voix sans paroles, l'album transcende les barrières linguistiques par sa capacité à susciter émotion et appréciation musicale chez l'auditeur.
Dans cette entrevue, nous entendons Sébastien Fournier, l'un des chefs compositeurs du groupe, discuter du processus musical, de la culture musicale montréalaise et de ce qui nous attend.Avec le soleil sortant de sa bouche.
Avec le soleil sortant de sa bouche a commencé à prendre forme en 2011, ce qui signifie que vous jouiez à Montréal depuis quelques années avant de sortir votre disque De la poussière de sucre ! en septembre 2014. Qu'est-ce qui vous a poussé à vouloir enregistrer ?
On a toujours voulu faire des disques, mais au début, ça nous a pris beaucoup trop de temps. On était huit dans le groupe, et quand on est arrivés en studio, il n'en restait plus que quatre. Il fallait trouver des façons de jouer ce que les autres jouaient quand ils étaient dans le groupe, car la plupart des morceaux avaient déjà été composés des années avant l'enregistrement. C'est principalement pour cette raison que nous étions là depuis un certain temps avant la sortie du premier album : des gens quittaient le groupe et il y avait une rotation importante du personnel.
De la poussière de sucre ! L'identité du groupe est si forte pour un premier album. Les thèmes de force et d'émancipation ont-ils été conceptualisés avec Jean-Sébastien, ou sont-ils nés des chansons que vous avez composées avec les autres membres ?
Jean-Sébastien et moi avons vraiment pris le temps de conceptualiser le son que nous voulions avant de commencer à jouer ensemble. Nous étudions tous les deux le bouddhisme, donc l'ambiance stimulante et exaltante est venue naturellement. L'idée d'être ensemble, de faire partie d'un groupe… je ne sais pas, on peut dire que c'était conceptualisé, mais ça a grandi au fur et à mesure que nous travaillions ensemble.
Un sujet brûlant aujourd'hui est l'appropriation, qui consiste à s'approprier d'autres cultures sans aucun respect. Quelles ont été vos expériences passées avec d'autres cultures et comment avez-vous trouvé le moyen de les emprunter et d'en tirer des leçons ?
Quant à l'influence de l'afro-beat dans notre musique, nous en avons toujours parlé ouvertement, notamment dans la structure des chansons et l'idée de cycles et de répétitions. On ne mentionnera jamais assez Fela Kuti quand on parle de notre musique. Au quotidien, Jean-Sébastien et moi travaillons à la Casa del Popolo et à La Sala Rossa, ici à Montréal, depuis longtemps. Nous avons donc l'occasion de collaborer avec de très nombreux groupes de tous horizons et de toutes cultures. Je pense que travailler dans ce genre d'environnement ouvre la voie à la créativité et aux échanges.
Alors Montréal en tant que ville et scène musicale a créé un bon terrain de rencontre pour ces échanges ?
Je dirais surtout Casa/Sala – pas vraiment Montréal. Il y a peut-être 15 ans, les scènes se mélangeaient davantage, mais maintenant, on a l'impression que ce sont des petits groupes qui jouent toujours avec les mêmes. Travailler à la Sala permet de rencontrer un public plus large, des activistes, des anarchistes, des musiciens de free jazz et de rock psychédélique, des artistes classiques et artistiques contemporains, et j'en passe. JS est ami avec Hamid Drake [le batteur de jazz de Chicago] depuis un moment, et chaque fois qu'il venait en ville, on demandait à Nasir d'aller le voir jouer, parce qu'Hamid est un dieu de la batterie.
Alors définitivement, tous les jeunes musiciens de Montréal devraient aller là-bas et s'exposer !
Bien sûr ! Ils doivent être aussi curieux que possible, et Suoni Per Il Popolo [le festival de la Casa/Sala en juin] est le moment idéal pour cela, car la qualité est au rendez-vous.
On vous pose peut-être cette question tout le temps, mais beaucoup de gens sont surpris que vous définissiez votre disque comme « pop ». Pourriez-vous expliquer votre compréhension du genre et comment vous vous sentez intégré à celui-ci ?
Pour moi, comme pour nous, ce qui fait la musique pop, ce sont tous les arrangements autour de la mélodie. Nous avons clairement pensé à toutes ces lignes modulaires et synthétiques comme à une orchestration qu'on retrouve sur un disque comme l’Histoire de Melody Nelson par Serge Gainsbourg ou Sergent Pepper Par les Beatles. Les Beatles étaient vraiment déjantés, mais ils étaient quand même considérés comme de la pop, non ? J'imagine que si on avait des paroles, on croirait plus facilement qu'on fait de la pop. Je pense que les gens devraient transgresser les règles, ou du moins ne pas s'en préoccuper. La science n'irait nulle part si elle se souciait des règles, donc c'est pareil pour la musique.
Maintenant que vous avez conquis votre album pop, quelle est la prochaine étape pour vous ?Avec le soleil soratnt de sa bouche?
Honnêtement, on veut juste jouer le plus possible. On part en Europe en novembre pour environ un mois et on fera plein de concerts là-bas. On écrit aussi pour notre nouvel album en ce moment.
Allez-vous vous en tenir au format de l'album ou le public aura-t-il un aperçu de la pré-De la poussière de sucre ! des jours de confiture ?
On utilise des séquences maintenant, donc on ne peut pas vraiment se déchaîner et improviser comme on le fait à l'espace jam quand on « peint » la première couche. En live, on jouera du nouveau matériel et des morceaux plus anciens, mais rien de pré-Zubber. Nous devrions bientôt enregistrer un nouvel album si tout se passe comme prévu – la plupart des morceaux sont déjà composés.
J'espère que oui ! Pourrions-nous avoir un aperçu de certaines des idées musicales que vous envisagez de réaliser ?De la poussière de sucre ! était fortement basé sur l'expérimentation des arrangements. Sera-ce également le point central du prochain album ?
Oui, je pense que les arrangements s'intègrent parfaitement au son du groupe, alors bien sûr, nous allons essayer de pousser ces idées plus loin. Je pense que ça pourrait sonner un peu plus agressif queDe la poussière de sucre !. La batterie de Sam est beaucoup plus mécanique que celle de Nasir, ce qui donne à la musique cet élément post-punk aux nouvelles chansons.
– Interview par Natalia Ramirez
Avec le soleil sortant de sa bouche joue au Camp Wavelength le dimanche 30 août à Artscape Gibraltar Point (île de Toronto). Obtenez vos billets journaliers ici ! Ou mieux encore, rejoignez-nous pour tout le week-end et obtenez un Festival Pass !